Edgardo Donato, bélier génial, est né le 14 avril 1897 à Buenos Aires.
Son père : italien, joueur de Mandoline. Dirige un orchestre de musique de chambre à Montevideo (Uruguay). Huit fils.
Parmi sa ribambelle de frères, deux musiciens : Ascanio, violoncelliste et Osvaldo, pianiste. Notre Edgardo, quant à lui, est violoniste.
Personnage espiègle, expert en dérision (les lunettes qu’il porte n’ont pas de verres), il fonde en 1927, avec ses frères et Roberto Zerillo un orchestre dénommé : ” les 9 as du tango, l’orchestre de tango indigène le plus saisissant jamais rencontré “…
Ses tangos sont empreints de son ingénuité : gais, légers, rythmés. L’ouragan (“El Hurracán”), c’est lui. Le chat (“Gato”), c’est lui. Il pousse la blague jusqu’à plagier un morceau de Serge Gainsbourg, qui se le fera lui-même piquer par Frédéric Chopin (Melodía del Corazon, Lemon Incest, Tristesse)…
Lita Morales, seule, en duo ou en trio, ajoute à ses tangos une féminité touchante (“Carnaval de mi Barrio”, “Sinsabor”…)
Ses valses sont magnifiques (“La Tapera”, attention peut provoquer une accoutumance), ses milongas endiablées (“Ella Es Así”, “La Milonga Que Faltaba”…).
Incontournable, foncièrement tournée vers la danse, sa musique oscille entre franche rigolade et complicité à partager. L’ “adieu tristesse” par excellence. A écouter sans modération.
Mais attention ça peut aussi faire pleurer (si on n’y prend pas garde…) :