Laura Pariani
Roman
Serait-il tendance aujourd’hui d’associer Dieu (les dieux disons, ne lésinons pas) au tango ? Les exemples de cette convocation foisonnent dans le répertoire littéraire. Mais où donc se niche le rapport ? Eventuellement, sur un plan général nous pourrions soupçonner une déification de l’idéal, pour autant qu’il fût nécessaire d’en avoir un pour escalader le mont Olympe. Mais le tango précisément, dans la pléthore romanesque, que diable vient-il faire dans cette galère ? Son rôle y apparaît quelquefois insignifiant, anecdotique dans l’intrigue, purement décoratif comme une sorte de figure de proue installée pour séduire ou impressionner.
Et bien ici, dans ce livre qui est l’œuvre d’un véritable écrivain maniant fort bien le verbe, l’ombre fantomatique du tango est obsédante. La difficile condition féminine en Argentine pendant le grand siècle du tango est le fil conducteur de cet essai qui, revêtu d’un costume romanesque, évoque le mal être qui en ce temps taraude un peuple argentin en déphasage avec la culture occidentale qu’il observe et qu’il annexe, mais qu’il refuse d’accepter comme sienne, se pliant à la prédisposition naturelle à dénigrer ou vouloir détruire ce que l’on n’a pas. Nous accédons de facto à une source d’inspiration qu’ont privilégiée les paroliers du tango au XXème siècle.
Cet ouvrage est un roman, l’intrigue se déroule avec l’évocation du destin de six familles italiennes qui, au cours du XXème siècle, ont rejoint l’Argentine dans l’espoir d’une vie meilleure. Laura Pariani reconstitue la petite et la grande histoire de l’émigration vers le Nouveau Monde. En seize chapitres, autant de femmes témoignent de ce que fut leur vie.
Y.
Réf. Bibliothèque Braise Tango: RR11
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